Le quintuple champion de France et leader de la L1 n'a pas vu son autorité contestée à Marseille, battu à plate couture (4-1, doublé de Juninho) et réduit à dix dès la 56e minute (expulsion de Taiwo). Avec 8 points d'avance sur l'OM, l'OL est prêt pour un long cavalier seul.
L'OL actuellement intouchable
Comme à leur habitude, les Lyonnais prétendront dans les heures à venir que le titre n'est pas joué, et que tout peut encore arriver. Pourtant, comme à chaque fois que les suiveurs guettent la démonstration de leurs limites, ils ont offert dimanche au Vélodrome un condensé de ce qui les rend uniques et actuellement intouchables : maîtrise technique, tactique, vitesse et réalisme devant le but, entre autres. C'était plus qu'assez pour ramener à la raison une équipe marseillaise décidée, un peu plus rarement inspirée, et qui voit Lyon naviguer avec huit points d'avance. L'OM a un peu trop confondu engagement et nervosité pour se donner les moyens de revenir à deux points de son rival. Deux faits de jeu majeurs l'ont souligné. D'abord quand Cana découpait Govou par derrière à 25 mètres buts de Carrasso, offrant à Juninho l'occasion d'inscrire un magnifique coup franc croisé (0-1, 20e). Puis à la 56e minute, lorsque Taiwo s'essuyait grossièrement les crampons sur le dos de Malouda, récoltant une expulsion directe quasi synonyme de défaite. Car huit minutes plus tôt, Lyon avait frappé une deuxième fois, par Benzema, déjà plein de métier à la réception d'un centre du suractif Govou (0-2, 48e).
Ce n'est pas que Marseille soit totalement passé à côté de son sujet. L'OM a réussi le premier beau mouvement collectif de la rencontre entre Ribéry, Niang et Nasri, contré dans la zone de vérité (12e). Le même Niang sera longtemps taraudé par son manque de précision, aussi bien sur cette dernière passe que sur un dribble un peu téléphoné face à Cris (18e) ou de près devant Vercoutre et un maquis de défenseurs (43e). Cana aurait pu par ailleurs égaliser sur une tête repoussée par la transversale (40e). Mais Lyon sera toujours resté le plus dangereux, sur de nouveaux coups francs de Juninho (27e, 37e), et des tentatives de Govou (30e) ou Malouda (31e). Au moment où l'équipe de Gérard Houllier donnait presque l'impression de sortir du match, comme anesthésiée par sa supériorité numérique, et moins souveraine après la réduction du score cosignée Bamogo et Ribéry (70e, 1-2), elle a pris la voie de l'excellence en se redonnant deux buts d'avance. Juninho concluait tel un avant-centre, après un jeu à une touche entre Benzema et Toulalan (78e, 1-3), avant un dernier but de Källström, pour la route (87e, 1-4), et pour donner à la victoire la même amplitude que le récital de novembre 2003.