Michel Platini s'installe sur le toit de l'Europe» (Le Figaro), «Platini ouvre une nouvelle ère pour le football européen» (Le Parisien), «L'Europe au pied de Platini» (Libération)... Voilà quelques uns des titres (souvent en première page) que la presse consacre samedi à l'élection de l'ancien n°10 à la tête de l'UEFA.
L'Equipe détaille en quatre pages le «triomphe» d'un «enfant lorrain». «Immense», écrit Michel Dalloni dans un éditorial en première page où il souligne «la victoire d'un message qui est celui de l'enthousiasme et du plaisir». Michel Platini «aura montré qu'il était possible de s'imposer sans arrogance, de convaincre sans corrompre et d'être français sans échouer tout près du but», poursuit-il avant de lancer : «A vous de jouer, monsieur le Président.»
En Europe, c'est bien sûr la presse transalpine qui réserve les commentaires les plus laudateurs à l'ancien meneur de la Juventus aux racines italiennes. La Gazetta dello Sport estime que le «roi Platini» ne va lancer «aucune révolution» mais plutôt oeuvrer pour «plus de sport et moins de business». «Pour une fois, renchérit La Stampa, le vainqueur est celui qui a parlé aux coeurs et non pas aux portefeuilles».
L'accueil est moins chaleureux outre Manche où la presse se fait l'écho de l'inquiètude des clubs anglais. L'Independent souligne ainsi que «la victoire de Platini menace de faire perdre à l'Angleterre ses quatre places en Ligue des champions». Le Guardian parle même de «panique en Premiership».
Opposition
Dès vendredi, Alex Ferguson, le manager de Manchester United, a fait part de son opposition au projet de Michel Platini de réduire de quatre à trois le nombre de qualifiés des grandes nations (Angleterre, Italie, Espagne). Un projet qu'Arsène Wenger juge que son compatriote «ne sera pas en mesure d'apporter parce que ce n'est pas lui qui décide ça. Cela doit être voté» par le comité exécutif de l'UEFA, estime le manager d'Arsenal dans une déclaration citée par le Guardian.
Les mêmes doutes s'expriment dans la presse allemande. Bild met en exergue les propos tenus par le président de la fédération allemande DFB, Theo Zwanziger, qui a qualifié le nouveau président de l'UEFA de «romantique social», élu seulement par des «pays de moins de 100 habitants». Le quotidien berlinois Tagesspiegel relève que Platini «ne pourra pas amputer les ressources financières des grands clubs au risque d'être rejeté», ajoutant que les Anglais, les Espagnols et les Allemands constituent «une minorité puissante» au sein de l'UEFA.