L'aventure de l'Allemagne s'est brutalement arrêtée mardi soir devant une équipe d'Italie qui n'aura pas volé sa place en finale. La formation de Juergen Klinsmann voit donc son rêve brisé, celui de remporter à domicile la quatrième Coupe du monde de son histoire. Si le premier tour et la qualification face à l'Argentine avaient fait naître les plus grands espoirs chez Ballack et ses coéquipiers, la Mannschaft a peut-être affiché ses limites devant la Squadra Azzurra qui reste invaincue en compétition officielle face à l'Allemagne.
Le coup est dur à encaisser pour Ballack.Une grande leçon de fair-play. Il est presque minuit mardi soir et la Mannschaft vient d'être punie par l'Italie en demi-finale de son Mondial (2-0, a.p.) et malgré l'énorme déception qui l'envahit, le public allemand du Westfalenstadion de Dortmund est debout pour remercier les siens. L'image est touchante. Michael Ballack ne peut retenir ses larmes dans ce tour d'honneur devant ses supporters qui auront donc rêver jusqu'à cette maudite 118e minute, et ce but de Grosso.
Un rêve s'est brisé mais il a eu le mérite d'exister. Klinsmann et sa sélection new-look aura réussi un petit exploit, celui d'emmener l'Allemagne dans une aventure formidable qu'elle n'imaginait certainement pas à ce stade de la compétition. Après la gifle infligée par l'Italie en amical à Florence (4-1) au mois de mars, personne à ce moment là n'aurait misé un euro sur une place dans le dernier carré. On parlait surtout d'une élimination pure et simple au premier tour ! Après l'Argentine, comment ne pas envisager d'aller au bout ?
Un parcours en trompe l'œil ?
Mais lors de sa demi-finale contre l'Italie, la formation de Juergen Klinsmann a peut-être affiché ses limites. Si le sélectionneur avait donc essuyé la foudre de l'opinion et de la presse les mois précédent la compétition, il avait su en quelques matches, renverser la vapeur et bénéficier enfin du soutien total du peuple allemand. Mais ce premier tour prometteur (trois victoires) ajouté à l'élimination de l'Argentine en quart de finale, bref cette euphorie qui s'était emparée de toute une nation, a sans doute fait oublier les réelles carences de la Nationalmannschaft.
N'oublions pas qu'en huitièmes de finale devant la Suède, malgré un départ canon (2-0 après 12 minutes) et un avantage numérique pris dès la 35e minute avec l'expulsion de Lucic, les Allemands ont plutôt peiné devant des Suédois mal inspirés à l'image de Larsson loupant un penalty à la 52e minute. Et face aux Argentins au tour suivant, l'Allemagne doit sa qualification, entre autres, à l'égalisation de Miroslav Klose à la 80e (1-1) alors que le joueur du Werder avait été totalement muselé jusqu'à son but et avant que Lehmann ne joue les héros lors de la séance des tirs au but.
Ballack aux abonnés absents
Miroslav Klose appartient sans aucun doute à la famille des bons attaquants, en témoigne son titre de meilleur buteur de la Bundesliga et pour l'instant celui du Mondial (5 buts) mais comme face à l'Argentine, il a été tout aussi discret durant 120 minutes face aux Italiens, sauf au moment de délivrer une passe en or à Schneider dont le tir frôla le montant de Buffon (33e). L'Allemagne croyait avoir trouvé un second Gerd Muller, capable de marquer dans les moments importants, en vain... L'absence de Torsten Frings, suspendu mardi, a certainement eu son influence, mais le milieu de terrain allemand a toutefois été royalement dominé par son homologue transalpin avec un Andrea Pirlo de gala.
L'entre-jeu italien a démontré une aisance technique bien supérieure à son adversaire réduisant notamment l'activité de Michael Balläck souvent obligé de défendre. Le capitaine de l'Allemagne, qui n'aura inscrit aucun but dans ce Mondial en attendant le match pour la troisième place, a joué trop bas pour pouvoir déstabiliser la machine italienne qui aura démontré une fois encore son art de défendre avec cette fois-ci, une capacité à garder le ballon plus importante que d'habitude. Les statistiques parlent aussi pour la Squadra Azzurra avec 10 tirs cadrés contre deux aux Allemands et 12 corners à 4. Sans oublier une possession de balle à l'avantage de Lippi et des ses protégés et les deux poteaux signés Gilardino (91e)et Zambrotta (92).
Lukas Podolski, symbole de l'avenir du football allemand, aurait pu aussi envoyer les siens au paradis sur cette lourde frappe magnifiquement claquée par Buffon (111e). Mais il était écrit que la série ne s'arrêterait pas à Dortmund. En quatre confrontations en Coupe du monde (1962, 1970, 1978 et 1982) et deux en Championnat d'Europe (1988, 1996), l'Allemagne n'avait jamais battu l'Italie. L'histoire s'est répétée et le rêve s'est brisé.
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